mercredi 30 avril 2008

ô Anna O



— Un été à lire, si, abbé Huétée, mi à aimer Ré…

— Tu as sucé ce valet, ô Anna O ?

— Tel ! (avec écus !) : sauter (Rémi a aimé) et… euh… éb… baiser !

— Il a été nu ?

mardi 29 avril 2008

« combattre une sensation de carton-pâte »


Je profite d’un aquarium luminescent pour unique lampe et du grand lit sur lequel je vois luire les fesses imposantes d’une Africaine plutôt âgée nommée Victoria. J’ai patienté toute ma puberté durant pour que l’aquarium auquel je sacrifiais mes loisirs me fît pareil effet. Je comprends le sort des poissons exotiques (leur insomnie colorée, la pariade). La lueur de l’aquarium pose sur nos flancs des aplats bleuâtres. Nous formons un tableau légendaire.


Éric Meunié
Le Prostituant, cipM / Spectres Familiers, coll. « Le Refuge », 2008
(41/78)

samedi 26 avril 2008

Comment l'entendez-vous ?


OREILLE EXTERNE
a) pavillon
b) conduit auditif

OREILLE MOYENNE

c) tympan

osselets :
d) étrier
e) marteau
f) enclume

g) fenêtre ovale
h) fenêtre ronde

i) trompe d’Eustache

OREILLE INTERNE
j) cochlée
l) canaux semi-circulaires

k) nerf auditif


[ source illustr. : anatomie de l'oreille, in
www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/auditionvision/audition.htm ]

En progression constante…

de

l'échec est patent !

à

l'échec épatant.

vendredi 25 avril 2008

b(o oo ooo oooo ooooo)ulles

• Notre maquereau, lui, tient son nom du vieux français maquer qui veut dire « contusionner », « marquer », cette espèce commune présentant en effet des taches (latin macula), des traces, des rayures, tout au long de son corps.


• « Je sais qu’il n’y a rien de plus incertain que l’onomastique des poissons […] »
Jacques Roubaud, ‘Le grand incendie de Londres’, récit avec incises et bifurcations (1985-1987), Seuil, « Fiction & Cie », 1989, p. 225 (in Branche un : Destruction (récit). 5. Rêve, décision, Projet. 87. Stratégie du montrer).


L'Invention collective (1935), René Magritte.

lundi 21 avril 2008

un conte de fées




511 — Gide : « Vers 1920, je suis allé à Médrano avec tous les enfants Allégret. Nous étions au premier rang. Nous avons vu l’homme-aquarium : il avait une très belle tête d’intellectuel, il ressemblait à Artaud. Il faisait le tour de la piste en dégurgitant ses grenouilles. En passant devant moi, il me murmure : “Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire dans la vie…” »


Raymond Queneau
« Notes récentes (depuis juillet env.) recopiées à partir du 3 novembre » [1950]
in Journaux (1914-1965)

vendredi 18 avril 2008

« Maudit Bic ! »




« Disons donc, pour être brefs, que la baleine est un poisson qui souffle un jet d’eau et qui a une queue horizontale. Maintenant vous l’avez. Bon ! Quoique condensée, cette définition est le résultat d’une longue réflexion. »

Herman Melville, Moby Dick, chap. XXXII, « Cétologie » (trad. Lucien Jacques, Joan Smith et Jean Giono)

jeudi 17 avril 2008

Toujours plus à l'ouesT



TT

— est un peu sourdingue puisqu’il a l’Oreille cassée,
— est un savant fou puisqu’il a pour Objectif Lune,
— est déboussolé par le Sceptre d’Ottokar,
— est dans l’œil de la spirale des Sept Boules de cristal,
— est azimuté par trop de Coke en stock.


(illustr. : Tintin et les Picaros)

dimanche 13 avril 2008

cahier de divertissements amusants pour un jour de pluie



les êtres microscopiques de l’étang ;
fabrique des marionnettes de pluie ;
avec quoi arroser les caoutchoucs ;
une grenouille dans une bouteille ;
prépare des cocktails de couleurs ;
fais de la musique avec de l’eau ;
fontaines, gerbes et bouquets ;
le petit nuage et le haricot ;
une centrale hydraulique ;
faire des ronds dans l’O ;
comme vache qui pisse ;
de l’eau dans les tiges ;
après nous le déluge ;
barbote dans la mare ;
crache dans un seau ;
retenues & barrages ;
averses v/s envers ;
le mouton mouline ;
bulles de sa v O n ;
le jet de la baleine ;
cirrus ou cumulus ?
le cycle de l’eau ;
hache deux os ;
sec ou humide ?
flic flaques floc
[…]


[ illustr. : Parapluie rouge (1934), Agence eureka, 6 avril 2008 ]

jeudi 10 avril 2008

Qui de même les suive…



Certaque de sola est mobilitate fides.
(« L’inconstance est la seule certitude. »)
Albertino Mussato, Epistola, 1, 108


« L’oie réapparaîtrait dans le nord du pays, prélude d’une suite logique : excité, le faisan crie, le laboureur affûte ses outils, déjà le poireau pousse. Sortie des campagnols, il est temps de cueillir telle simple pour la porter au temple. Orion culmine, les saules bourgeonnent, aux roseaux on voit des tubercules. »

L’Inconstance, Jean-Marc Baillieu, Éditions Spectres Familiers, Marseille, 2008, 120 p. [cit. p. 102, III, section « Blizzard », sous-section « Fonderie – baudrier »].


(reçue ce jour)

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[ illustr. : Allégorie de l’Inconstance (détail), Abraham Jansens Van Nyssen ]

mardi 8 avril 2008

deux avis autorisés




« Comment notre univers s’est-il créé ? À partir de rien ? Comme un lapin sorti d’un chapeau sans prestidigitateur ? Comme le baron de Münchhausen s’extirpant d’un marais en tirant sur ses bottes ?
« Edgard Gunzig montre comment ce stratagème permet à l’Univers de s’engendrer lui-même sans le fracas cataclysmique du big bang. De renaître de ses cendres et de se répliquer sans cesse. Notre univers actuel ne serait alors qu’un maillon de cette chaîne infinie. Il existerait depuis 13,7 milliards d’années mais aussi depuis toujours et pour toujours.
« Une nouvelle cosmologie qui résulte de la confrontation de la relativité générale et de la théorie quantique des champs sur la scène du vide quantique. »

Edgard Gunzig (professeur honoraire de physique à l’Université libre de Bruxelles)
Que faisiez-vous avant le big bang ?, Odile Jacob, mars 2008, 336 p.
(quatrième de couverture)

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« Depuis l’enfance, je pense que Dieu est une femme triste, et que l’Univers est un utérus. Bizarre comme idée pour un gamin, non ? »

Jean-Louis Murat (« funambule du sentiment amoureux »)
entretien, in À nous Paris (hebdomadaire gratuit du métropolitain parisien), du 7 au 13 avril 2008, p. 24.

dimanche 6 avril 2008

Trois nouvelles en trois lignes

E. Périchot, de Pailles, près de Saint-Maixent, avait chez lui Mme Lemartier. 
E. Dupuis vint l’y chercher. Eux le tuèrent.
L’amour.

« Aie ! cria le rusé mangeur d’huîtres, une perle ! »
Un voisin de table l’acheta 100 francs.
Prix : 30 sous au bazar de Maisons-Laffitte.

Madame Fournier, Monsieur Voisin, Monsieur Septeuil
se sont pendus : neurasthénie, cancer, chômage.



Félix Fénéon, Le Matin (1906)

jeudi 3 avril 2008

Poils : 1 / Plumes : 0



Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin Couin
COUIC

Couin Couin
COUAC